Découvrons ensemble l’histoire de décor sur céramique.

 Un décor sur ou sous glaçure ?

Aujourd’hui nous allons parler décor, et plus particulièrement le décor de grand feu. Ce décor a été très connu à une certaine époque. Il s’est un peu perdu avec le temps, et surtout avec les nouvelles technologies.

Dans les lignes suivantes, nous allons utiliser le terme « glaçure » de façon récurrente. Pour ne pas vous perdre, je vous invite donc à lire mon article Qu’est-ce que l’émail?

Décor sur glaçure:

La réalisation de ce décor se fait sur l’émail. Quand il n’a pas subit de cuisson, ce que nous nommons cru dans le métier de céramiste. L’émail cru est fragile et friable. Il est donc important de savoir que si le décor est raté, il faudra tout retirer et tout recommencer. Pour ce type de technique, on utilise généralement un émail opaque blanc appelé « stannifère ». Je vous en apprendrez un peu plus dessus dans la suite de l’article!

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Le décor est réalisé à base d’oxyde métallique ou de colorant mélangé à de l’eau. Pour plus de confort et un mouvement plus fluide, on rajoute généralement un médium gluant, de la colle à papier peint ou une gomme végétale. Cela permet au support, qui est poreux, de ne pas absorber trop vite l’eau de la couleur.

Pour créer des intensités plus ou moins importantes de couleur, on va utiliser le même processus que l’aquarelle, le dosage de l’eau dans la couleur est donc très important. La cuisson du décor ne se fait qu’une fois le décor intégralement terminé, il n’y aura aucune possibilité de retouche.

 Décor sous glaçure:

Presque similaire à la technique du décor sur glaçure, à la différence que la réalisation du décor se fait sur la pièce avant d’y appliquer l’émail ; le processus est donc le même, mais dans un ordre différent.

Pour cette technique, on n’utilise pas la même glaçure, le décor étant sous l’émail : il est très important de préciser qu’il sera donc transparent. Celui-ci peut être légèrement teinté pour donner un effet, mais il devra  être appliqué en fine épaisseur afin que le décor reste visible et lisible.

Pourquoi? :

Ces techniques sont pratiques pour travailler de longs décors. Elles permettent de réduire le coût et le nombre de cuissons qui sont coûteuses et durent longtemps (environ 6 h). Néanmoins, elles nécessitent un long apprentissage de la pose, ainsi que la fabrication des couleurs,  et une connaissance de la pose des émaux.

On appelle ces deux techniques « décor de grand feu » car la cuisson va être réalisée à haute température (1200°).

Lors de la cuisson, l’émail va fondre et partiellement se liquéfier, emprisonner le décor et révèlera les couleurs et nuances du décor.

 

 

 Faïence Italienne - style Faenza

Faïence Italienne – style Faenza dont parle le site Céramique et faïence

Un peu d’histoire de l’art:

Les premières céramiques à aborder la technique « décor de grand feu » ont été trouvées au Moyen Orient au Moyen-âge. Suite à l’influence des décors de porcelaine chinoise et des échanges de techniques avec l’Espagne lors des Croisades.

La terre la plus couramment utilisée au Moyen Orient est la faïence. Avec cette terre, impossible d’avoir un fond blanc comme celui de la porcelaine, alors on y applique un émail blanc opaque pour rappeler celui de la porcelaine.

Par la suite, l’Europe sera touchée par cette technique, en commençant par l’Espagne qui, au 13ème siècle, deviendra un haut lieu de production céramique sous l’occupation des Maures (Arabes). L’utilisation des couleurs, lustre, motifs … va susciter l’intérêt de l’Italie à la Renaissance, qui deviendra connue avec la majolique et se décliner pendant de nombreuses années sous plusieurs styles (Vert de manganèse, Della robia, A la porcelana, A carteiri).

Par la suite, la France développera la technique au 16ème siècle. Principalement en réalisant des « décors sous glaçure » sur de la faÏence.

Influencée par les décors Italiens, Espagnols, Islamiques et Chinois. La France va accroître son patrimoine culturel et développer plusieurs styles décoratifs avant l’importation de la porcelaine vers 1710.

 

Bibliographie

Description de la majolique